Information en vue de la consultation ultérieure sur la situation économique et financière de l’entreprise

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La présentation a porté principalement sur les résultats de 2018 et le programme Eté 2019. MM Verspick Directeur Général Adjoint Economie et Finances et Pierre-Olivier BANDET, DGA Programme et Flotte se sont exprimés sur les différents sujets. Voici les principaux points que nous retenons :

➡️ Les résultats 2018 du Groupe Air France

Si le 3ème trimestre était plutôt bon, le 4ème trimestre enregistre une sous performance au niveau des recettes. La baisse du résultat de 174 M€ comparé au 4ème trimestre 2017, s’explique par l’impact combiné de la crise des gilets jaunes, de la hausse du carburant et de l’augmentation des coûts salariaux. A partir de septembre, la recette unitaire décroche avec un remplissage moindre plus marqué en décembre. Les grandes entreprises sont de plus en plus strictes dans leur politique d’achat et certaines privilégient la classe économique plutôt que la classe business pour leurs salariés. Le coût unitaire reste stable sur la période. L’enjeux pour la Compagnie est de dissocier les effets conjoncturels et structurels pour déterminer ce qui est imputable à Air France ou au secteur.

En ce qui concerne l’année 2018, le chiffre d’affaires s’élève à 16 073 M€ et progresse de 1,2% par rapport à 2017. Le coût unitaire augmente également de 1,2%. Le résultat d’exploitation se retrouve en retrait de 597 M€ pour s’établir à 266M€ en 2018. Il inclut, 335 M€ d’impact négatif de la grève, environ 30 M€ d’impact « gilets jaunes », 57 M€ de coûts liés aux disruptions opérationnelles de l’été 2018 et 156 M€ de coûts de carburant supplémentaires (dont 191 M€ d’effet prix). Le Cash-flow diminue, ce qui limite la capacité à investir. La dette nette reste stable avec des effets qui se compensent et s’élève à 3 556 M€ (-36 M€ vs 2017) en fin de période. Plus particulièrement pour les effectifs, les filiales Joon et BlueLink enregistrent des augmentations. Pour l’année 2018, le résultat net corrigé ne permet pas de verser de l’intéressement et de la participation.

En ce qui concerne l’analyse par métier, la dégradation sur l’activité passage se retrouve sur les trois segments avec une recette et un remplissage en baisse. Le résultat d’exploitation du cargo s’élève à -3,6 M€. La maintenance enregistre un tassement des marges avec une concurrence très marquée et un effet négatif sur le résultat en raison des anciens contrats. Transavia est en croissance pour la deuxième année consécutive.

➡️ Informations complémentaires issues du débat

Certains élus rappellent que les résultats du groupe dépendent de la stratégie fixée par la direction et qu’il est nécessaire d’aborder de façon précise le sujet de l’économie des lignes et de la performance opérationnelle.

Principaux éléments de réponse aux questions des élus :

  • Le différentiel de marge avec KLM: les avions du groupe volent moins d’heures par jour, KLM dispose d’une flotte plus homogène et Air France est plus vulnérable à la concurrence.
  • Les effets de change négatifs s’expliquent car Air France compte plus de dépenses en dollars que de recettes. Généralement, plus le coût pétrole est élevé plus le déséquilibre est important.
  • Concernant la dette nette, le ratio Dette nette/Ebitda s’améliore. Air France cible juste en dessous de 1,5. La stabilité de ce ratio augmenterait la possibilité d’investir.
  • Les leviers pour améliorer les résultats : la croissance, si elle est ciblée et rentable avec des relais efficaces, une amélioration de l’efficacité globale et un travail sur les « process ».
  • Les couvertures pétroles jouent leur rôle de lisser les dépenses sur le moyen terme.
  • La recapitalisation de la société HOP se fera en fonction du business plan.

Certains élus demandent plus de précisons quant à la politique en termes d’investissements. La direction explique qu’un travail est actuellement réalisé sur les dépenses externes, notamment sur la location d’avions et le levier de renouvellement de la flotte.

Des élus relèvent qu’en 2018, le groupe a connu une augmentation des compensations clients très importante. La direction reconnaît que de manière générale, il est nécessaire d’analyser les différents les éléments qui occasionnent les disruptions et leurs traitements. Pour certains élus, il semble primordial de fixer des objectifs atteignables en particulier au niveau de la ponctualité et du NPS.

➡️ Présentation du programme

La présentation du programme a été faite de manière détaillée lors de la commission. Le programme Eté devrait augmenter de +3,5% en termes de SKO par rapport au réalisé 2018 (+0,5% par rapport à la prévision Eté 2018). Cette évolution marque des disparités suivant les réseaux puisque le Court-courrier est annoncé en baisse de -10% tandis que le Moyen-courrier et le Long-courrier sont prévus de croître respectivement de +4% et +3,7%.

La session a été l’occasion de revenir sur certains éléments. Malgré les bons résultats de transavia, l’environnement des low-costs est fortement concurrentiel.

Jusqu’à il y a deux ans Air France avait un A340 pour avion de réserve. Désormais, un avion et demi de réserve B777 est prêt à partir avec des équipages de réserve, s’il y a des difficultés techniques ou des aléas météos. Malgré cela, l’utilisation de la flotte est maintenu constante. Jusqu’à lors Air France avait tendance à faire voler tous les avions en pointe, or ces derniers temps l’utilisation hors pointe remonte.

La flotte comptera trois B787 de plus et deux A340 de moins. En effet, les nouveaux avions B787 ont besoin de moins d’entretien que les A340. L’inspection des 70 avions de la flotte B777 est également prise en compte dans le programme.

➡️ Informations complémentaires issues du débat

Les commissaires ont de nouveau insisté pour connaitre l’ensemble du programme du Groupe Air France, soit Air France, Joon, Hop et transavia. Pour certains élus, un accord de périmètre pour que le personnel air France traite l’ensemble des avions du groupe paraît nécessaire.

La direction précise que les -10% sur le domestique en SKO s’expliquent en partie par la concurrence du train, le nombre de fréquences est maintenu mais les capacités réduites.

La Compagnie Hop connaît des difficultés à faire voler l’ensemble de ses avions dues aux tensions pilotes.

A l’issu du débat, comme la loi les y autorise, les élus ont voté pour déclencher une expertise sur les comptes 2018. Cette expertise est confiée au cabinet SECAFI.

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La mission du service d’analyses économiques se décline en trois activités : information des salariés en matière d’actualités économiques et sociales ; Assistance aux commissions centrales et locales ; Centre de ressources économiques à disposition des représentants du personnel.